Prendre position, une élection à la fois
JOURNAL: ISSUE 3 - 2014
Le jour du scrutin aux États-Unis est mardi, le 4 novembre. Ce serait en effet un grand jour pour la démocratie si ce jour-là les Américains se présentaient aux urnes en nombre comparable aux électeurs écossais – approximativement 85 % – lorsqu'ils ont voté lors du référendum sur l'indépendance, il y a quelques semaines.
Ce sentiment invite souvent à une réponse allant dans ce sens : « bien, c'était différent; leur avenir, leur destinée étaient en jeu. » Cela est sans doute vrai. Mais minimiser l'importance d'une élection pour les citoyens américains ou canadiens ne rend pas du tout service aux principes de l'autodétermination pour lesquels plusieurs ont combattu et sont morts au fil des ans.
Le 4 novembre est une élection de mi-mandat; historiquement, l'absence d'un(e) candidat(e) à la présidence sur le bulletin de vote a conduit à une baisse de participation aux élections. Et pourtant, 36 postes de gouverneurs, l'ensemble de la Chambre des représentants et le contrôle du Sénat sont en jeu, sans oublier de mentionner les nombreuses courses aux élections au niveau local et de l'État.
Il faut admettre que cette élection pourrait se révéler toute aussi désastreuse que certains le craignent ou aussi curative que d'autres le souhaitent. Mais conjuguée aux répercussions des élections précédentes, et celles à venir, de nombreux changements progressifs, apparemment anodins, ont le don de s'accumuler de façon à donner un coup dur aux travailleurs.
Prenons en compte les salaires, par exemple. Les salaires sont « où nous vivons » – comment nous nourrissons et habillons notre famille et gardons un toit au-dessus de nos têtes. Si nous mesurons la croissance des salaires par rapport à l'autre type de revenu, revenu du capital (gains en capital, intérêt, dividendes, etc.), les employés salariés s'en tirent plutôt mal. Depuis 1970, à l'exception de la fin des années 1990, les salaires de la classe moyenne sont demeurés stagnants alors que la richesse parmi les 1 % a bondi. Pour rebâtir la classe moyenne, nous devons rebâtir les salaires. Pour les membres du BAC, cela signifie élire des candidats qui soutiennent les Project Labor Agreements, les lois régissant les conditions actuelles en matière de salaire au niveau fédéral et de l'État, mettre fin au vol salarial, augmenter le salaire minimum et fournir un financement suffisant aux agences responsables d'appliquer les normes en matière de salaire et de main-d'œuvre. Cela signifie élire des candidats qui comprennent, reconnaissent et s'opposent aux politiques fiscales qui sont en partie responsables de la réorganisation majeure de la richesse à laquelle notre pays est soumis depuis les quatre dernières décennies.
J'aimerais exhorter tous nos membres américains et leur famille d'imiter l'Écosse (quoique inhabituel pour l'Irlandais que je suis) et faire entendre votre voix lors de cette élection tout comme si votre gagne-pain et votre avenir en dépendaient. Car c'est le cas.